plagiocéphalie
30
Jan

La plagiocéphalie

La plagiocéphalie à un risque d’incidence non négligeable sur le développement normal de l’enfant. Parfois accompagnée de difficultés en allaitement et d’inconfort chronique chez votre bébé, il est important de recourir à des suivis multidisciplinaires, c’est-à-dire, des suivis concomitants avec plusieurs

En tant que professionnelle de la santé ET parent de quatre enfants, je sais ! Je sais à quel point IL Y EN A des nouveautés suivant la naissance de nos enfants. La bible, Mieux vivre avec notre enfant, qui nous est offerte après le premier suivi de grossesse est un des exemples d’information massive qui nous est laissée. S’en suit des cours prénataux, des conseils de l’entourage, du net, des réseaux sociaux…

Enfin. C’est beaucoup. Parfois trop, mais tellement utile pour se sentir accompagner dans notre parentalité et avoir les réponses à nos questions.

J’ai l’opportunité de vous écrire un article sur la plagiocéphalie ou communément appelé le syndrome de la tête plate. En tant qu’infirmière, je vous assure qu’il est possible de faire un examen peu couteux, sans outils technologiques, pour évaluer cette condition lors du suivi postnatal et dans la majorité du temps, se remédie facilement selon le degré de sévérité atteint.

La plagiocéphalie chez le nourrisson se présente sous la forme d’un aplatissement du crâne et survient majoritairement d’un seul côté de la tête ou derrière la tête (plagiocéphalie positionnelle). Selon le CIUSSS de l’Estrie CHUS, cette condition est davantage présente de nos jours puisqu’on prône le sommeil sur le dos afin de réduire le risque de mort subite du nourrisson (MSN) et semblerait, selon la Société canadienne de pédiatrie, affecter environ 1 enfant sur 6 vers l’âge de 4 mois. Il faut savoir qu’il y a plusieurs facteurs pouvant mener à la plagiocéphalie. La tête du nouveau-né est fragile et malléable. Ces particularités sont dues aux fontanelles et aux sutures de la boite crânienne qui ne sont pas encore soudées à la naissance. Celles-ci ont pour effet de laisser passer le bébé plus aisément à l’accouchement et permettent par la suite la croissance fulgurante du crâne dès la première année de vie. La tête peut se modeler par la simple pression répétitive exercée au même endroit. La plagiocéphalie peut donc se former avec le temps en période prénatal : lors du développement fœtal intra-utérin ; dû au positionnement fœtal peu commun ; à la suite d’un torticolis congénital qui n’a pas été détecté, ni traité ; lors d’un accouchement long et ardu ; ou en postnatal par le fait de : le prendre dans nos bras toujours du même côté ; lorsqu’il est positionné dans un endroit où l’un des côtés de la pièce est plus attractif le menant à se tourner la tête du même côté (couchette près de la fenêtre) ; au développement de tensions du cou empêchant la tête de bouger adéquatement ou en le déposant sur le dos en dehors des périodes de sommeil.

Dans ces exemples, des traitements en ostéopathie ou en physiothérapie sont bénéfiques dans l’immédiat pour soulager l’enfant et évite d’autres problématiques sous-jacentes : difficulté à téter, asymétrie du visage, trouble du sommeil, etc. Bien que la plupart des écrits s’entendent sur le fait que la plagiocéphalie n’affecte pas la croissance du cerveau, ni le système neurologique; l’enfant présente souvent des tensions musculosquelettiques lui créant ainsi de l’inconfort chronique et affecte son humeur, son adaptation au quatrième trimestre, sa succion et peut se répercuter à long terme sur son développement moteur (ramper, agripper un jouet, marcher à quatre pattes, etc.).  Il faut considérer cette condition comme majoritairement évitable. Le parent a pour rôle de soutenir la tête de bébé et la mobiliser des deux côtés avec différentes stratégies. De plus, des exercices peuvent être entrepris au fur et à mesure que le nourrisson grandi pour favoriser son développement.

Voici quelques exemples pour la prévention de la plagiocéphalie :

  • Positionner l’enfant en alternance à la tête ou au pied de son lit (la lumière ou l’objet attractif va pousser l’enfant à tourner sa tête, si c’est le problème observé).
  • Changer régulièrement la position lors de la tétée.
  • Positionner l’enfant sur le ventre plus de 3 fois par jours (cela peut être en peau à peau, couché sur vous afin de faciliter sa vie).
  •  Alterner les bras lorsque vous le bercer ou vous promener avec (le portage est bénéfique pour éviter la plagiocéphalie).
  • Positionner sa tête de l’autre côté si vous percevez qu’il a une préférence.
  • Faire des exercices de rotation, d’inclinaison de la tête par le jeu.
  •  Limiter l’utilisation du siège d’auto, de la balançoire ou du siège d’appoint.
  • Placer un petit coussin ou une couverture roulée dans son dos pour le mettre légèrement sur le côté, en alternance.

Dans le cas où vous suspecter la présence de plagiocéphalie chez votre enfant et que cela perdure au-delà des 6 premières semaines de vie, il est important de prendre rendez-vous avec des spécialistes afin d’avoir recours à suivi adapter pour votre enfant.

Pour vous aider à prendre une décision éclairée, vous pouvez aller lire sur le sujet ici

Marie-Christine Lanoue

Infirmière