post-partum
24
Jan

Post-partum et allaitement

Lorsque j’étais enceinte et qu’on me demandait si je voulais allaiter, ma réponse était : je vais essayer, si ça fonctionne tant mieux, sinon tant pis. 

Évidemment, c’est une réponse à la lumière des informations que j’avais eues lors des cours prénataux et des discussions avec d’autres gens. 

J’ai accouché par césarienne d’urgence. La mise au sein ne s’est faite qu’une heure après l’intervention puisque bébé a eu besoin d’un peu d’aide à la naissance. 

Première mise au sein à l’hôpital avec l’aide des infirmières, qui donnaient des conseils du mieux qu’elles pouvaient, mais malheureusement parfois non concordants. Les gerçures ont commencé à apparaître, mais je me disais que c’était normal puisque, bébé et moi, on apprenait. 

Le médecin vient examiner le bébé pour lui donner son congé et m’informe que bébé a un frein de langue trop court. Elle me demande si je veux lui faire couper puisque ça devait faire mal lors de l’allaitement. N’ayant jamais entendu cette affirmation et ne comprenant pas le but de l’intervention, j’ai tout de suite répondu non. 

Toutefois, arrivés à la maison, les gerçures ne cessent d’apparaître, je grimace à chaque mise au sein. Je finis par contacter ma marraine d’allaitement qui vient me voir à la maison (elle m’avait déjà donné de nombreux conseils via textos/photos). Son constat : le seul problème qui reste à traiter demeure le frein de langue trop court. 

Ainsi, j’appelle la clinique médicale pour l’intervention qui, heureusement, a été effectuée dans les plus brefs délais. Les semaines suivantes, l’allaitement allait bon train.

Les coliques commencent, avec le reflux et les symptômes qui viennent avec. Je débute le régime d’éviction. 

Vient ensuite une première grève de tétée parce que j’avais grondé mon chien pendant que j’allaitais bébé. Ouf… bébé refuse le sein ET le lait via tous les autres moyens possibles. Peau à peau, lune de miel, portage, bienveillance et patience ont été les outils pour passer au travers. Mon moral était nul. Ma patience nulle. 

Finalement, je décide d’aller à un organisme communautaire dédié pour les mamans. La marraine d’allaitement présente détecte que je ne vais pas bien. Elle a décelé ma détresse face à mon allaitement, le régime, mais ne voulait pas que je cesse vu la pénurie de lait hypoallergène. Elle a remué tous ses contacts pour lever un drapeau rouge. L’infirmière du CLSC m’a rencontré pour faire des suivis de poids avec bébé et a aussi vu que je n’allais pas bien. On me parle, mais je n’écoute pas, je suis absente. 

Une référence à la clinique médicale de l’Envol est faite et un suivi avec mon médecin de famille en urgence. 

Le diagnostic tombe : dépression post-partum. 

À ce moment, je songe à tout laisser tomber, arrêter de m’acharner à nourrir mon bébé au sein puisque je doute que ma santé mentale me le permette. Mais juste l’idée de cesser d’allaiter me rendait encore plus malade. Alors, j’ai persisté. 

Aujourd’hui, 8 mois plus tard, les signes et symptômes de la dépression sont presque partis, mes problèmes d’allaitement tous réglés et je passe de merveilleux moments lactés avec mon trésor. Je n’échangerais ça pour rien au monde. Je me suis même offert un bijou de lait pour souligner cet effort très important pour moi. 

Alors, maman qui tente d’allaiter, sache qu’il y a plein de ressources disponibles. Que personne ne te jugera de demander de l’aide. Que si tu décides d’arrêter, c’est correct aussi. Que si tu décides de poursuivre, les gens vont te supporter, mais ne t’oublies pas toi dans cette aventure. Pour avoir un bébé heureux et en bonne santé, maman doit l’être tout autant. 

Merci à toutes les marraines d’allaitement et les professionnels qui nous aident au travers de cette aventure, qui est si merveilleuse, mais qui constitue aussi un défi. Vous êtes des anges 💙

xxx-Jennifer